Une Analyse de la Nouvelle Ecclésiologie (3/5)

Publié le par Études Antimodernistes

Question II :

Est-il possible d'appartenir à l’Église du Christ

sans être soumis au Pape ?


Par Monseigneur Donald J. Sanborn


Catholic Restoration, Septembre-Octobre 2004.

EtudesAntimodernistes.fr, Juin 2016.




ENSEIGNEMENT DE VATICAN II

ET DES DÉCLARATIONS ET DOCUMENTS POSTÉRIEURS

ET COMMENTAIRE


  • Par conséquent, l'Église du Christ est présente et agissante dans ces Églises, malgré l'absence de la pleine communion avec l'Église catholique, provoquée par leur non-acceptation de la doctrine catholique du Primat, que l'Évêque de Rome, d'une façon objective, possède et exerce sur toute l'Église conformément à la volonté divine. (Dominus Iesus, 17)


  • Cependant, puisque la communion avec l’Église universelle, représentée par le Successeur de Pierre, n'est pas un complément extérieur à l’Église particulière, mais un de ses éléments constitutifs internes, la situation de ces vénérables communautés chrétiennes implique aussi une blessure de leur condition d’Église particulière. (CONGRÉGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI. Lettre aux Évêques de l’Église Catholique sur Certains Aspects de l’Église Comprise comme Communion. [1992], 17)


  • Parmi ces multiples expressions particulières de la présence salvifique de l'unique Église du Christ, on trouve dès l'époque apostolique des expressions qui sont en elles-mêmes Églises, parce que, bien qu'elles soient particulières, l’Église universelle est présente en elles avec tous ses éléments essentiels. (CONGRÉGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI. Lettre aux Évêques de l’Église Catholique sur Certains Aspects de l’Église Comprise comme Communion. [1992], 7)


  • Les éléments de cette Église déjà donnée existent, unis dans toute leur plénitude, dans l’Église catholique et, sans cette plénitude, dans les autres Communautés, où certains aspects du mystère chrétien ont parfois été mieux mis en lumière. L'œcuménisme vise précisément à faire progresser la communion partielle existant entre les chrétiens, pour arriver à la pleine communion dans la vérité et la charité. (Ut unum sint, 14)


Commentaire : L'ecclésiologie de Vatican II affirme que les « Églises particulières » schismatiques et / ou hérétiques, qui font partie de l’Église du Christ, l’Église universelle, et en lesquelles l’Église universelle est présente avec tous ses éléments essentiels, ne sont que blessées, en raison de leur refus de se soumettre au Pontife Romain.

La conclusion, évidemment, est que la soumission au Pontife Romain n'est pas un élément essentiel de l’Église universelle, puisqu'il serait autrement impossible d'affirmer que « l’Église universelle est présente en elles [les Églises particulières] avec tous ses éléments essentiels. »

Une « Église blessée » est une Église qui peut être accidentellement diminuée, même imparfaite, mais une Église qui est néanmoins substantiellement intégrale. Quand cette simple analyse de bon sens est appliquée à l'affirmation de Ratzinger, celle dernière signifie que le rejet de la soumission au Pontife Romain ne cause pas de séparation de la véritable Église (mort ecclésiale), mais seulement une blessure, une imperfection accidentelle, dans le sens qu'elle ne ruine pas l'essence. Par analogie, la nature humaine, après le péché originel, a toutes ses parties métaphysiques et physiques, essence et existence, corps et âme, ainsi que toutes les facultés propres au corps et à l'âme, mais elle est blessée, c'est-à-dire, elle a des difficultés à produire correctement les actes de ces facultés à cause des effets du péché originel.

Dans le système ecclésiologique de Vatican II, la différence entre l’Église Catholique et les communautés Chrétiennes non-Catholiques n'est qu'une différence de degré de plénitude. L’Église du Christ « subsiste dans » l’Église Catholique, car elle a la totalité des éléments de l’Église du Christ, mais l’Église de Christ se trouve partiellement dans les sectes non-Catholiques.

Cette doctrine comporte deux hérésies : (1) que l’Église du Christ puisse se trouver à l'extérieur de l’Église Catholique Romaine ; (2) que la soumission au Pontife Romain ne soit pas un élément essentiel pour appartenir à l’Église du Christ, mais seulement un élément.






ENSEIGNEMENT DE L’ÉGLISE CATHOLIQUE ROMAINE

ET COMMENTAIRE

  • Souvenez-vous et comprenez bien « que là où est Pierre, là est l’Église » (St. Ambroise, In Psalm. 40, no. 30) ; que « ceux qui n'ont pas au milieu d'eux le siège de Pierre, qui le déchirent par un schisme impie, n'ont pas de part à l'héritage de Pierre » (St. Ambroise, De Pœnitent., Livre I, c. VII) ; « que ceux qui refuse de s'associer avec la communion de la Chaire de Pierre appartiennent à l'Antichrist, et non au Christ » (St. Jérôme, Epist. XV ad Damasum). [ Léon XII, Exhortation Pastoris aeterni, 2 juillet 1826, au parti anti-concordataire de la nation Française, au sujet de la Petite Église schismatique]


Commentaire : Les sectes hérétiques et / ou schismatiques, puisqu'elles refusent de s'associer avec la communion de la Chaire de Pierre, appartiennent à l'Antichrist, et non au Christ. Elles ne sont pas, par conséquent, des Églises particulières qui appartiennent à l’Église universelle du Christ, en lesquelles l’Église universelle est présente avec tous ses éléments. Plutôt, l'Antichrist est en elles avec tous ses éléments essentiels.


  • C'est un article de foi que le Pontife Romain, successeur du Bienheureux Pierre le prince des Apôtres, a une primauté non seulement d'honneur, mais aussi d'autorité et de juridiction sur l’Église universelle, et que, par conséquent, les évêques, également, sont sous son autorité. C'est pourquoi, comme le dit St. Léon, il est nécessaire à toute l’Église dans le monde entier, d'être unie au Saint Siège de Pierre, c'est-à-dire, à l’Église Romaine, et d'y recourir comme au centre de l'unité Catholique et de la communion ecclésiastique, « si bien que celui qui ose se retirer de l'unité de Pierre est exclu des divins mystères. » (Epist. X ad episc. Prov. Vienn.) Et St. Jérôme ajoute, « Celui qui mange l'agneau en dehors de l'arche de Noë a péri au moment du déluge. » (Epist. XV, ad Damasum) Et, comme l'homme qui n'amasse pas avec le Christ, celui qui n'amasse pas avec son Vicaire, « disperse. » Comment en effet est-il possible à un homme d'amasser avec le Vicaire du Christ, s'il rejette son autorité sacrée, s'il viole les droits en vertu desquels ce Vicaire se déclare, à la tête de l’Église, le centre de l'unité, investi de la primauté d'ordre et de juridiction, et du pouvoir divinement reçu dans sa plénitude pour paître, commander et gouverner l’Église universelle ? [Grégoire XVI, Encyclique Commissum divinitus, 17 mai 1835, au clergé Suisse]


Commentaire : Les sectes hérétiques et / ou schismatiques sont exclues des divins mystères.

De plus, les sectes hérétiques et / ou schismatiques « dispersent, » c'est-à-dire, ne contribuent pas à l’œuvre du salut éternel, mais travaillent en fait contre le Christ et Son Église, puisqu'elles ne sont pas unies au Siège de Pierre.


  • Celui qui se sépare de ce Siège [Romain] ne peut pas espérer demeurer dans l’Église ; celui qui mange l'agneau en dehors de celle-ci n'a aucun partage avec Dieu. [Pie IX, Encyclique Amantissimus, 18 avril 1862]


Commentaire : Les sectes hérétiques et /ou schismatiques ne font pas partie de l’Église et n'ont aucune part avec Dieu, puisqu'elles ne sont pas soumises au Siège Romain. Vatican II contredit l'enseignement de l’Église Catholique Romaine. N'avoir aucune part avec Dieu c'est n'avoir aucune part avec l’Église. L'affirmation de Pie IX, par conséquent, exclut la notion de communion partielle avec les sectes non catholiques.


  • Le Pape Hormidas voulut que la même chose soit affirmée par les évêques abjurant le schisme d'Acacius dans une formule aprouvée par le suffrage de toute l'antiquité chrétienne, où ceux « qui ne sont pas d'accord en toutes choses avec le Siège Apostolique » sont dits « séparés de le communion de l’Église catholique. » [Pie IX, Lettre du Saint Office, 16 septembre 1864, aux évêques anglais]


Commentaire : Les sectes hérétiques et /ou schismatiques sont séparées de la communion de l’Église, parce qu'elles ne sont pas en accord avec le Siège Apostolique. Où peut-on trouver quelque allusion à une communion partielle ?


  • Nous enseignons donc et déclarons que l’Église Romaine, par disposition divine, possède la souveraineté de pouvoir ordinaire sur toutes les autres Églises, et que ce pouvoir de juridiction ordinaire du Pontife Romain, qui est vraiment épiscopale, est immédiate : … si bien que l’Église du Christ est un seul troupeau sous un seul pasteur suprême, par la préservation de l'unité de communion et de foi avec le Pontife Romain. Ceci est la doctrine de vérité catholique, de laquelle personne ne peut s'écarter sans perdre la foi et le salut. [Pie IX, Constitution Apostolique Pastor Æternus, 18 juillet 1870]


Commentaire : Vatican II est clairement hérétique, puisqu'il soutient que les sectes hérétiques et /ou schismatiques font partie de l’Église du Christ, bien qu'elles soient séparées du Pontife Romain par la communion et par la foi. Ce que dit Vatican II est contraire à la déclaration de Pie IX, et est donc hérétique.


  • L’Église ne peut jamais se réconcilier avec l'erreur, et le Pape ne peut pas être séparé de l’Église. [Pie IX, Allocution aux pèlerins de Rome et de l'étranger, 27 novembre 1871]


Commentaire : La doctrine de Vatican II sépare l’Église et le Pape, puisqu'elle enseigne que les sectes hérétiques et /ou schismatiques font partie de l’Église du Christ, sans être unies au Pontife Romain.


  • D'où, puisque en dehors de l’Église Catholique il n'y a rien d'immaculé, l'Apôtre disant que « tout ce qui ne procède pas de la foi est péché, » nous ne sommes en rien semblables à ceux qui sont séparés de l'unité du Corps du Christ ; nous ne leur sommes liés par aucune communion. [Pape St Léon le Grand, Sermo CXXIX]


Commentaire : La nouveauté de la « communion partielle » de Vatican II contredit l'enseignement du Pape St. Léon le Grand.


  • De là vient que de ce siège apostolique où Pierre vit, préside et fait part de la vérité de la foi à ceux qui la cherchent, émanent tous les droits de la vénérable communion ; et ce même Siège « est assurément pour les autres églises répandues dans tout l'univers ce que la tête est pour les autres membres du corps ; et quiconque se sépare ainsi de ce Siège devient étranger à la religion Chrétienne, puisqu'il cesse de faire partie de sa structure » (St. Boniface, Ep. 14) [Pie IX, Encyclique Etsi multa, 21 novembre 1873]


Commentaire : Les membres des sectes hérétiques et / ou schismatiques sont étrangers à la religion Chrétienne, puisqu'ils cessent d'appartenir à sa structure, en refusant de se soumettre au Pontife Romain. Ces sectes ne sont pas des « Églises particulières » qui seraient en « communion partielle » avec l’Église Catholique, mais sont étrangères à la religion Chrétienne, selon l'enseignement du Saint Père.


  • Mais quiconque dans sa manière de penser ou d'agir se sépare de son pasteur et du pasteur suprême, le Pontife romain, n'a plus aucun lien avec le Christ : « Celui qui vous écoute, m'écoute ; et celui qui vous méprise, me méprise » (Luc X:16) : quiconque en effet est étranger au Christ, dissipe plutôt qu'il n'amasse. [Léon XIII, Lettre Officio sanctissimo, 22 décembre 1887, aux évêques de Bavière]


Commentaire : Par conséquent les sectes hérétiques et / ou schismatiques n'ont plus aucun lien avec le Christ. Ces sectes ne sont pas des « Églises particulières » qui seraient en « communion partielle » avec l’Église Catholique, et qui feraient partie de l’Église du Christ. L’Église ne leur est pas « unie pour de multiples raisons », contrairement à ce que soutient Vatican II. En fait, elles dissipent contre le Christ par leurs activités.


  • Or, dans cette unique Eglise du Christ, personne ne se trouve, personne ne demeure, si, par son obéissance, il ne reconnaît et n'accepte l'autorité et le pouvoir de Pierre et de ses légitimes successeurs. [Pie XI, Encyclique Mortalium Animos, 6 janvier 1928]


Commentaire : Les sectes hérétiques et / ou schismatiques ne sont pas dans l’Église du Christ, parce qu'elle ne sont pas soumises à l'autorité de St. Pierre et de ses successeurs légitimes.


  • Ceux-là se trompent donc dangereusement qui croient pouvoir s'attacher au Christ Tête de l'Eglise sans adhérer fidèlement à son Vicaire sur la terre. [Pie XII, Encyclique Mystici Corporis, 29 juin 1943]


Commentaire : Par conséquent les sectes hérétiques et / ou schismatiques sont détachées du Christ, et ne sont pas, contrairement à ce qu'affirme Vatican II, simplement blessées.




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Une Analyse de la Nouvelle Ecclésiologie (2/5)

Publié le par Études Antimodernistes

Question I :

Les églises schismatiques et/ou hérétiques

font-elles partie de l’Église du Christ ?


Par Monseigneur Donald J. Sanborn


Catholic Restoration, Septembre-Octobre 2004.

EtudesAntimodernistes.fr, Juin 2016.



ENSEIGNEMENT DE VATICAN II

ET DES DÉCLARATIONS ET DOCUMENTS POSTÉRIEURS


  • Cette communion existe spécialement avec les Églises orientales orthodoxes qui, bien que séparées du Siège de Pierre, restent unies à l’Église Catholique par des liens très étroits, comme la succession apostolique et l'Eucharistie valide, méritant par conséquent le titre d’Églises particulières. (CONGRÉGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI. Lettre aux Évêques de l’Église Catholique sur Certains Aspects de l’Église Comprise comme Communion. [1992], 17)



  • Par conséquent, l'Église du Christ est présente et agissante dans ces Églises, malgré l'absence de la pleine communion avec l'Église catholique, provoquée par leur non-acceptation de la doctrine catholique du Primat, que l'Évêque de Rome, d'une façon objective, possède et exerce sur toute l'Église conformément à la volonté divine. (Dominus Iesus, 17)



  • C'est pour cela que l’Église universelle est le Corps des Églises [i.e. des églises particulières]. (CONGRÉGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI. Lettre aux Évêques de l’Église Catholique sur Certains Aspects de l’Église Comprise comme Communion. [1992],8)



  • Dans ces assemblées vraiment plénières, les communautés ecclésiales de divers pays rendent réel le deuxième chapitre fondamental de Lumen Gentium qui traite des nombreuses « sphères » d'appartenance à l’Église en tant que Peuple de Dieu et du lien qui existe avec elle, même de la part de celles qui n'en font pas encore partie. (Jean Paul II, Discours à la Curie Romaine, 28 juin 1981)






ENSEIGNEMENT DE L’ÉGLISE CATHOLIQUE ROMAINE

ET COMMENTAIRE

  • Celui qui se sépare de ce Siège [Romain] ne peut pas espérer demeurer dans l’Église ; celui qui mange l'agneau en dehors de celle-ci n'a aucun partage avec Dieu. [Pie IX, Encyclique Amantissimus, 18 avril 1862]



Commentaire : L'ecclésiologie de Vatican II est hérétique puisqu'elle affirme que les sectes non-catholiques sont des Églises particulières qui appartiennent à l'Église du Christ. L'enseignement catholique est que l'Église du Christ est exactement la même chose que l’Église Catholique Romaine, et que ceux qui sont séparés de l'Église Catholique Romaine sont séparés de l’Église du Christ et du Christ lui-même.



  • Ceci [cette nouveauté] peut se résumer ainsi, qu'elle suppose que la vraie Église de Jésus Christ est composée en partie de l’Église Romaine, établie et propagée dans le monde entier, et en partie du schisme de Photius et de l'hérésie Anglicane, lesquels ont, avec l’Église de Rome, un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême. [Pie IX, Lettre du Saint Office, 16 septembre 1864, aux évêques anglais]



Commentaire : La nouvelle ecclésiologie avait déjà été condamnée en 1864. Bien que les apologistes de Vatican II affirment que leur théorie n'est pas la même que la « Branch Theory », qui est ici condamnée, elle l'est de fait : l’Église du Christ est composée de plusieurs parties qui diffèrent par la foi et le gouvernement.



  • Cette nouveauté est d'autant plus dangereuse qu'elle est présentée sous les apparences de la piété et d'une sollicitude ardente pour l'unité de la société Chrétienne. Le fondement sur lequel elle est bâtie est tel qu'il renverse complètement la constitution divine de l’Église. [Pie IX, Lettre du Saint Office, 16 septembre 1864, aux évêques anglais]



Commentaire : La nouvelle ecclésiologie est hérétique, car elle détruit la constitution divine de l’Église.


  • Mais maintenant, celui qui considère avec attention, et médite sur la condition des diverses sociétés religieuses divisées entre elles et séparées de l’Église Catholique... se rendra facilement compte qu'aucune des ces sociétés ni toutes ces sociétés ensemble, ne constituent d'aucune façon ni ne sont cette Église une et catholique, que le Christ Seigneur a fondée, a constituée, et a voulue ; et qu'on ne peut absolument pas leur donner le titre de membre ou partie de cette Église, puisqu'elles sont visiblement séparées de l'unité catholique. [Pie IX, Lettre Jam vos omnes, 13 septembre 1868, aux protestants et autres non-catholiques]



Commentaire : Vatican II contredit directement l'enseignement du Pape Pie IX.



  • Celui qui abandonne la chaire de Pierre sur laquelle est fondée l’Église, se ment à lui-même en se disant être dans l’Église ; puisque qu'il est déjà schismatique et pécheur, celui qui dresse une autre chaire contre l'unique chaire du Bienheureux Pierre, de laquelle tous reçoivent les droits d'une vénérable communion. [Pie IX, Encyclique Quartus supra, 6 janvier 1873, aux Arméniens]



Commentaire : Par conséquent les schismatiques, qui répudient l'autorité du Pape, et qui élèvent des chaires contre lui, ne sont pas dans l'Église et ne sont pas en communion avec elle.



  • La doctrine catholique la plus élémentaire enseigne que personne ne peut être considéré comme évêque légitime s'il n'est pas uni par la communion de foi et de charité à la Pierre sur laquelle a été bâtie l’Église du Christ, s'il n'adhère pas au Pasteur Suprême auquel ont été confiées toutes les brebis, afin qu'il de les paître, s'il n'est pas lié à celui qui a le devoir de confirmer ses frères qui sont en ce monde. [Pie IX, Encyclique Etsi multa, 21 novembre 1873]



Commentaire : Par conséquent, les évêques schismatiques ne sont pas des évêques légitimes, et leurs « Églises » ne sont pas légitimes.



  • Mais quiconque dans sa manière de penser ou d'agir se sépare de son pasteur et du pasteur suprême, le Pontife romain, n'a plus aucun lien avec le Christ : « Celui qui vous écoute, m'écoute ; et celui qui vous méprise, me méprise » (Luc X:16) : quiconque en effet est étranger au Christ, dissipe plutôt qu'il n'amasse. [Léon XIII, Lettre Officio sanctissimo, 22 décembre 1887, aux évêques de Bavière]



Commentaire : Par conséquent, les sectes schismatiques et les sectes hérétiques n'ont plus aucun lien avec le Christ. Elles ne sont pas des « Églises particulières » qui sont en « communion partielle » avec l'Église Catholique, et qui font partie de l'Église du Christ. En fait, elles dispersent, contre le Christ, par leurs activités.



  • Mais quand nous examinons les faits, nous constatons que Jésus-Christ n'a point institué une Église composée de plusieurs communautés de nature similaire, mais distinctes les unes des autres, et non rattachées entre elles par ces liens, qui rendent l’Église unique et indivisible selon ce que nous professons dans le symbole de la foi : « Je crois en une Église. » [Léon XIII, Encyclique Satis cognitum, 29 juin 1896]



Commentaire : La nouvelle ecclésiologie contredit directement l'enseignement du Pape Léon XIII, qui exclut ici la notion de l'Église du Christ comme une chose consistant en une union de plusieurs « Églises » distinctes. Il identifie l'ecclésiologie traditionnelle avec le Credo lui-même ; celle-ci appartient donc à la foi.



  • L’Église du Christ est donc une et perpétuellement la même : quiconque se sépare d'elle, s'éloigne de la volonté et de l'ordre du Christ Seigneur, il quitte le chemin du salut et s'engage sur celui de la perdition. « Quiconque est sépare de l’Église est uni à une adultère. Il a renoncé aux promesses faites à l’Église, et celui qui quitte l’Église du Christ ne parviendra point aux récompenses du Christ… Celui qui ne garde pas cette unité, ne garde pas la loi de Dieu, il ne garde pas la foi du Père et du Fils, il ne garde pas la vie ni le salut. » (S. Cyp. De cath. Eccl. Unitate). [Léon XIII, Encyclique Satis cognitum, 29 juin 1896]



Commentaire : Les sectes schismatiques et hérétiques sont donc unies à une adultère, selon les mots du pape Léon et de saint Augustin. Ceci est tout à fait différent de la théorie de « l'Église particulière » de Vatican II. Selon l'Église catholique, ce sont des « Églises adultères. »

Ainsi, ceux qui sont membres des « Églises adultères » iront en enfer, à moins qu'ils ne soient excusés de faute par une ignorance invincible.



  • Pénétrée à fond de ses principes et soucieuse de son devoir, l’Église n'a jamais rien eu de plus à cœur, rien poursuivi avec plus d'effort, que de conserver de la façon la plus parfaite l'intégrité de la foi. C'est pourquoi elle a regardé comme des rebelles déclarés, et chassé loin d'elle tous ceux qui ne pensaient pas comme elle, sur n’importe quel point de sa doctrine. Les Ariens, les Montanistes, les Novatiens, les Quartodécimans, les Eutychiens n'avaient assurément pas abandonné la doctrine catholique tout entière, mais seulement telle ou telle partie : et pourtant qui ne sait qu'ils ont été déclarés hérétiques et rejetés du sein de l’Église ? Et un jugement semblable a condamné tous les fauteurs de doctrines erronées qui ont apparu dans la suite aux différentes époques de l'histoire. « Rien ne saurait être plus dangereux que ces hérétiques qui, conservant en tout le reste l'intégrité de la doctrine, par un seul mot, comme par une goutte de venin, corrompent la pureté et la simplicité de la foi que nous avons reçue de la tradition dominicale, puis apostolique » (Auctor, Tractalus de Fide Orthodoxa contra Arianos). Telle a été toujours la coutume de l’Église, appuyée par le jugement unanime des saints Pères, lesquels ont toujours regardé comme exclu de la communion catholique et hors de l’Église quiconque se sépare le moins du monde de la doctrine enseignée par le magistère authentique. [Léon XIII, Encyclique Satis cognitum, 29 juin 1896]



Commentaire : Loin d'être des « Églises particulières » en communion partielle avec l'Église Catholique Romaine, les sectes schismatiques et hérétiques sont des rebelles et expulsées des rangs de ses enfants.

Le fait que les sectes schismatiques et hérétiques professent des doctrines catholiques ne pas en aucune façon les sauver de l'expulsion de l'Église du Christ.

Il n'y a rien de plus dangereux que les sectes qui admettent presque toute la doctrine catholique, mais qui empoisonnent leurs disciples avec ne serait-ce qu'une seule hérésie. Tel est le cas et des sectes schismatiques et des sectes hérétiques, soi-disant « Églises particulières » et « moyens de salut. »

Ceux qui adhèrent à une seule doctrine contraire à l'enseignement de l'Église Catholique Romaine doivent être considérés comme étrangers à l'Église. Par conséquent, ils ne sont pas en « communion partielle. »



  • Ceux qui prennent le Christ, il faut qu'ils Le prennent tout entier. « Le Christ tout entier, c'est une tête et un corps : la tête, c'est le Fils unique de Dieu ; le corps, c'est Son Église : c'est l'époux et l'épouse, deux en une seule chair. Tous ceux qui ont à l'égard de la tête un sentiment différent de celui des Écritures Saintes ont beau se trouver dans tous les lieux où est établie l’Église, ils ne sont point dans l’Église. Et de même, tous ceux qui pensent comme l’Écriture Sainte au sujet de la tête, mais qui ne vivent point en communion avec l'unité de l’Église, ils ne sont point dans l’Église. » [Léon XIII, Encyclique Satis cognitum, 29 juin 1896]



Commentaire : Les sectes schismatiques et hérétiques, ainsi, ne communiquent pas à l'unité de l'Église, ne sont pas dans l'Église, parce qu'ils adhèrent à une fausse doctrine et ne sont pas en union avec Rome. Elles ne sont pas « unies à l'Église catholique par des liens très étroits. »



  • Or, ceux qui se déclarent chrétiens ne peuvent pas, pensons-nous, refuser de croire que le Christ a fondé une Église, et une Église unique ; mais si, en outre, on leur demande de quelle nature doit être, suivant la volonté de son Fondateur, cette Église, alors tous ne s'entendent plus. Par exemple, un bon nombre d'entre eux nient que l’Église doive être visible et décelable extérieurement, en ce sens, du moins, qu'elle doive se présenter comme un seul corps de fidèles unanimes à professer une seule et même doctrine sous un seul magistère et un seul gouvernement; pour eux, au contraire, l’Église visible n'est rien d'autre qu'une fédération réalisée entre les diverses communautés de chrétiens malgré leurs adhésions à des doctrines différentes et même contradictoires. [Pie XI, Encyclique Mortalium Animos, 6 janvier 1928]



Commentaire : Ceci est une description exacte de l'ecclésiologie de Vatican II.



  • Ils ajoutent que l’Église, en elle-même, de sa nature, est divisée en parties, c'est-à-dire constituée de très nombreuses églises ou communautés particulières, encore séparées, qui, malgré quelques principes communs de doctrine, diffèrent pour tout le reste ; que chaque église jouit de droits parfaitement identiques. [Pie XI, Encyclique Mortalium Animos, 6 janvier 1928]



Commentaire : L'ecclésiologie de Vatican II, ici condamnée par Pie XI.



  • S'ils le faisaient [i.e. si les fidèles participaient à des réunions œcuméniques], ils accorderaient une autorité à une fausse religion chrétienne, entièrement étrangère à l'unique Église du Christ. [Pie XI, Encyclique Mortalium Animos, 6 janvier 1928]



Commentaire : L'ecclésiologie œcuménique de Vatican II, qui est le fondement des rassemblements œcuméniques, est une forme erronée de la religion chrétienne, tout à fait étrangère à l'unique Église du Christ.



  • Comment, dès lors, concevoir la légitimité d'une sorte de pacte chrétien, dont les adhérents, même dans les questions de foi, garderaient chacun leur manière particulière de penser et de juger, alors même qu'elle serait en contradiction avec celles des autres ? [Pie XI, Encyclique Mortalium Animos, 6 janvier 1928]



Commentaire : Ce que le pape Pie XI trouve inimaginable est exactement ce que Vatican II présente comme l'Église universelle.



  • Il n'est pas permis, en effet, de procurer la réunion des chrétiens autrement qu'en poussant au retour des dissidents à la seule véritable Église du Christ, puisqu'ils ont eu jadis le malheur de s'en séparer. [Pie XI, Encyclique Mortalium Animos, 6 janvier 1928]



Commentaire : Les schismatiques et hérétiques, par conséquent, ont abandonné la véritable Église du Christ, et ne sont pas des « Églises particulières » qui font partie de l'Église du Christ.



  • Le corps mystique du Christ, c'est-à-dire l’Église, étant un (I Cor., XII, 12), formé de parties liées et coordonnées (Eph. IV, 16) à l'instar d'un corps physique, il est absurde et ridicule de dire qu'il peut se composer de membres épars et disjoints ; par suite, quiconque ne lui est pas uni n'est pas un de ses membres et n'est pas attaché à sa tête qui est le Christ (Eph.V, 30; 1,22). [Pie XI, Encyclique Mortalium Animos, 6 janvier 1928]



Commentaire : L'ecclésiologie de Vatican II est absurde et ridicule. Les sectes schismatiques et hérétiques ne sont pas membres du Corps Mystique, qui est la véritable Église du Christ, mais sont séparées de celui-ci et du Christ.



  • Or, dans cette unique Église du Christ, personne ne se trouve, personne ne demeure, si, par son obéissance, il ne reconnaît et n'accepte l'autorité et le pouvoir de Pierre et de ses légitimes successeurs. [Pie XI, Encyclique Mortalium Animos, 6 janvier 1928]



Commentaire : Les sectes schismatiques et hérétiques ne font pas partie de l'Église du Christ parce qu'elles rejettent l'autorité du Pontife Romain.



  • Car si l'unité personnelle du Christ est l'exemple auquel Il voulut Lui-même conformer l'union étroite de la société chrétienne, celle-ci évidemment ne pourrait jamais être le fruit d'une alliance entre des éléments divisés par la discorde, mais seulement d'une hiérarchie unique, d'un magistère suprême unique, d'une loi de croyance unique, et d'une foi chrétienne unique. [Pie XI, Encyclique Lux Veritatis, 25 décembre 1931]



Commentaire : Par conséquent l’Église du Christ ne peut pas être une union ou un corps de plusieurs « Églises » qui diffèrent entre elles par le gouvernement et la doctrine, mais doit être unie par une hiérarchie unique, une autorité suprême d'enseignement unique, une règle de foi unique, et une foi unique embrassée par tous les Chrétiens. Donc l'ecclésiologie de Vatican II est fausse.



  • Or, pour définir, pour décrire cette véritable Église de Jésus-Christ - celle qui est sainte, catholique, apostolique, romaine -, on ne peut trouver rien de plus beau, rien de plus excellent, rien enfin de plus divin que cette expression qui la désigne comme « le Corps mystique de Jésus-Christ. » [Pie XII, Encyclique Mystici Corporis, 29 juin 1943]



Commentaire : Par conséquent le vraie Église du Christ est l’Église Romaine, sainte, Catholique, apostolique, qui est le Corps Mystique du Christ. Ce n'est pas une collection ou un corps « d’Églises particulières » qui diffèrent par la doctrine, les sacrements et le gouvernement. En d'autres termes : Vraie Église du Christ = l’Église Catholique Romaine = le Corps Mystique du Christ.



  • C'est donc s'éloigner de la vérité divine que d'imaginer une Église qu'on ne pourrait ni voir ni toucher, qui ne serait que « spirituelle, » dans laquelle les nombreuses communautés chrétiennes, bien que divisées entre elles par la foi, seraient pourtant réunies par un lien invisible. [Pie XII, Encyclique Mystici Corporis, 29 juin 1943]



Commentaire : Par conséquent ceux qui adhèrent à l'ecclésiologie de Vatican II s'éloignent de la vérité divine.



  • Seuls font partie des membres de l’Église ceux qui ont reçu le baptême de régénération et professent la vraie foi, qui, d'autre part, ne se sont pas pour leur malheur séparés de l'ensemble du Corps, ou n'en ont pas été retranchés pour des fautes très graves par l'autorité légitime. [Pie XII, Encyclique Mystici Corporis, 29 juin 1943]



Commentaire : Le schisme et l'hérésie séparent automatiquement quelqu'un de l’Église ; donc les schismatiques et les hérétiques ne sont pas membres de l’Église.



  • Par conséquent, comme dans l'assemblée véritable des fidèles il n'y a qu'un seul Corps, un seul Esprit, un seul Seigneur et un seul Baptême, ainsi ne peut-il y avoir qu'une seule foi ; et celui qui refuse d'écouter l’Église doit être considéré, d'après l'ordre du Seigneur, comme un païen et un publicain. Et ceux qui sont divisés pour des raisons de foi ou de gouvernement ne peuvent vivre dans ce même Corps ni par conséquent de ce même Esprit divin. [Pie XII, Encyclique Mystici Corporis, 29 juin 1943]



Commentaire : Les hérétiques et les schismatiques, ainsi, sont exclus du Corps Mystique du Christ qui est la véritable unique Église du Christ, et qui s'identifie exclusivement avec l’Église Catholique Romaine. Par conséquent les sectes schismatiques et hérétiques ne sont pas des « Églises particulières » qui appartiennent à l’Église du Christ, et elles n'ont pas « des liens très étroits » avec l’Église Catholique. Elles sont comme des païens et des publicains.



  • Ceux-là se trompent donc dangereusement qui croient pouvoir s'attacher au Christ Tête de l’Église sans adhérer fidèlement à son Vicaire sur la terre. [Pie XII, Encyclique Mystici Corporis, 29 juin 1943]



Commentaire : Il par conséquent erroné de dire que les schismatiques et les hérétiques sont attachés au Christ, Tête de l’Église, puisqu'ils répudient l'autorité du Pontife Romain.



  • Ce que Nous venons de dire de l’Église universelle doit être également affirmé des communautés particulières de chrétiens, tant orientales que latines, qui forment ensemble une seule Église catholique : c'est Jésus-Christ qui les gouverne par la voix et la juridiction de chaque évêque. [...] Pourtant, dans leur gouvernement, ils ne sont pas pleinement indépendants, mais ils sont soumis à l'autorité légitime du Pontife de Rome, et s'ils jouissent du pouvoir ordinaire de juridiction, ce pouvoir leur est immédiatement communiqué par le Souverain Pontife. [Pie XII, Encyclique Mystici Corporis, 29 juin 1943]



Commentaire : L'ecclésiologie du Pape Pie XII concernant les « Églises particulières » est substantiellement différente de celle de Vatican II. Seulement les Églises soumises au Pontife Romain sont inclues dans la catégorie des « communautés Chrétiennes. »



  • La doctrine catholique doit par conséquent être proposée et exposée totalement et intégralement ; il n'est pas permis de passer sous silence ou de voiler par des termes ambigus ce que la vérité catholique enseigne sur la vraie nature et les étapes de la justification, sur la constitution de l’Église, sur la primauté de juridiction du Pontife Romain, sur la seule véritable union par le retour des chrétiens séparés à l'unique véritable Église du Christ. [Pie XII, Instruction du Saint Office, aux Évêques, 20 décembre 1949]



Commentaire : Ce que le Pape Pie XII condamne ici est exactement ce que Vatican II enseigne et fait.



  • L’Église établie sur Pierre et ses successeurs, et seulement elle, devait être l’Église du Christ, une en soi, et qui doit durer jusqu'à la fin des temps moyennant la soumission à un chef personnel et visible. [Pie XII, Allocution aux étudiants de Rome, 30 janvier 1949]



Commentaire : L’Église du Christ ne peut donc pas être composée de ceux qui ne sont pas soumis au Pontife Romain. Par conséquent les sectes schismatiques et hérétiques ne sont pas des « Églises particulières » qui appartiennent à l’Église du Christ, et elles n'ont pas non plus de « liens très étroits » avec l’Église Catholique.



  • Certains estiment qu'ils ne sont pas liés par la doctrine que Nous avons exposée il y a peu d'années dans notre lettre Encyclique et qui est fondée sur les sources de la « révélation, » selon laquelle le Corps Mystique et l’Église catholique romaine sont une seule et même chose. Quelques-uns réduisent à une formule vaine la nécessité d'appartenir à la véritable Église pour obtenir le salut éternel. [Pie XII, Encyclique Humani Generis, 12 août 1950]



Commentaire : Si le Corps Mystique du Christ et l’Église Catholique Romaine sont une seule et même chose, alors les sectes schismatiques et hérétiques sont détachées du Corps Mystique, car elles sont détachés de l’Église Catholique Romaine.



  • Une communauté Chrétienne qui agirait ainsi [séparée du Siège Apostolique] sécherait comme le rameau émondé de la vigne et ne pourrait pas produire les fruits du salut. [Pie XII, Lettre Apostolique Cupimus in primis, 18 janvier 1952, aux catholiques de Chine]



Commentaire : Donc les sectes hérétiques et schismatiques ne sont pas des « Églises particulières, » mais des rameaux émondés de la vigne, et ne produisent pas de fruit salutaire.



  • L’Église est un bercail qui a un Pasteur suprême invisible, le Christ lui-même, lequel cependant voulut que tienne sa place sur la terre un Pasteur visible, le Pape. [Pie XII, Allocution aux prédicateurs de Carême, 27 mars 1953]



Commentaire : Les schismatiques et les hérétiques sont donc en dehors du bercail du Christ, puisqu'ils ne sont pas soumis au Pape.



  • Pour être Chrétien l'on doit être Romain ; on doit reconnaître l'unicité de l’Église du Christ, qui est gouvernée par un unique successeur du Prince des Apôtres, qui est l’Évêque de Rome, le Vicaire du Christ sur la terre. [Pie XII, Allocution aux pèlerins irlandais, 8 octobre 1857]



Commentaire : Par conséquent ceux qui ne sont pas Romains ne sont pas Chrétiens. Ceux qui ne reconnaissent pas l'unicité de l’Église, qui est gouvernée par le Pontife Romain, ne sont pas Chrétiens.







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Une Analyse de la Nouvelle Ecclésiologie (1/5)

Publié le par Études Antimodernistes

Aperçu de la Nouvelle Ecclésiologie


Par Mgr Donald J. Sanborn


Catholique Restauration, Sept-Oct 2004

EtudesAntimodernistes.fr, Avril 2016


L'Enseignement de Vatican II sur la Nature de l’Église,

sur Ceux qui y Appartiennent, et sur le Salut en Dehors de l’Église,

est explicitement hérétique.



I. Un sujet Négligé


Les traditionalistes ont fait beaucoup de bruit, dans leur lutte contre Vatican II, à propos de la Messe, de l'œcuménisme et de la liberté religieuse. Il est vrai que dans ces domaines, Vatican II et ses effets se sont éloignés de l'essence de la Foi Catholique. Il y a, cependant, un sujet qui reçoit peu d'attention, bien qu'il comporte des hérésies flagrantes et audacieuses. Il s'agit de la nouvelle ecclésiologie.

L'ecclésiologie est la doctrine concernant la nature de l’Église. L’Église Catholique est une institution divine, fondée par le Christ, qui lui a donné une constitution ou essence spécifique. S'éloigner de cette constitution ou essence, c'est former une fausse église. Une organisation qui prétend être une église chrétienne doit prouver que sa constitution ou essence est celle voulue par le Christ pour son Église. Elle doit avoir essentiellement la doctrine, le culte, et les disciplines que le Christ a voulus pour son Église, et doit également avoir ses caractéristiques essentielles, telle qu'une hiérarchie qui remonte aux Apôtres.

Ce que je viens de décrire est la méthode classique utilisée par l’Église pour prouver qu'elle est la véritable Église du Christ. Cela appartient à la science de l'Apologétique.

Vatican II n'a reçu de critique analytique que progressivement. Quand Vatican II est arrivé, presque tous les catholiques lui ont accordé le bénéfice du doute, mais en même temps ont senti, certainement, qu'il y avait quelque chose de très profond qui n'allait pas dans l’Église pendant et après Vatican II. Par analogie, on a tendance à croire notre médecin quand il nous dit que nous n'aurons pas d'effets secondaires néfastes avec un nouveau médicament. Mais lorsque de graves effets secondaires surviennent, la réalité à laquelle on est confronté surmonte la foi que nous avions dans la parole du médecin. Ainsi, lorsque la hiérarchie qui a engendré Vatican II nous a dit que rien d'essentiel n'avait changé, nous avions tendance à la croire. Mais lorsque les changements furent progressivement appliqués, et que les indices montraient de plus en plus que Vatican II était une pilule de poison mortel, nous avons pris progressivement du recul vis-à-vis de Vatican II et de ses causes. En fait, ce travail est loin d'être terminé. Il reste encore beaucoup à écrire à propos de Vatican II, en particulier à propos de ceux qui l'ont organisé et qui sont à l'origine de son contenu et de son développement.

La Messe étant l'expression sensible de la Foi Catholique, le contraste de la Messe traditionnelle avec la nouvelle a retenu davantage d'attention au fil des ans. En fait, beaucoup sont ceux qui pensent que le maintien de la Messe traditionnelle est une solution suffisante aux problèmes de l’Église. Ils ne voient aucun problème avec Vatican II, ou bien sont prêts à l'accepter avec une interprétation traditionnelle, afin de le sauver. La Messe, disent-ils, est le seul problème et donc la seule solution.

Mais ce qui nous a donné la Nouvelle Messe est Vatican II et la théologie hérétique sous-jacente du concile. L'esprit de Vatican II, c'est l'œcuménisme, qui est l'abandon de la notion même du dogme, la notion même de vérités révélées absolues et immuables. L'œcuménisme déteste les dogmes rigides de l’Église d'avant Vatican II. Selon l’œcuménisme, ces dogmes doivent avoir des lignes floues, et cohabiter, au moins dans leur sens et leur interprétation, avec les doctrines contradictoires des fausses religions.

L’œcuménisme est à la racine de tous les problèmes d'après Vatican II. L’œcuménisme ne pouvait tolérer une Église qui se dit la seule véritable Église du Christ, en dehors de laquelle il n'y a pas de salut. Il demandait une nouvelle ecclésiologie, selon laquelle l’Église serait considérée comme une « communion » à laquelle vous pouvez partiellement appartenir et partiellement ne pas appartenir. Le salut ne pouvait plus se limiter à l'Église catholique ; puisque vous ne pouvez pas faire d’œcuménisme avec ceux dont les religions conduisent en enfer. Au contraire, toutes les religions mènent à Dieu plus ou moins directement. Toutes les religions ont une valeur.

Puisque la papauté est le plus grand obstacle à l’œcuménisme, comme l'a dit Montini (Paul VI) lui-même, il était clair qu'elle aussi devait disparaître. En conséquence, la collégialité fut enseignée par Vatican II, à savoir la doctrine selon laquelle l'autorité suprême de l'Église se trouve dans le collège ou corps épiscopal.

De même dans le domaine moral, l'œcuménisme ne pouvait pas tolérer une Église qui insistait à ce que la société civile la reconnaisse comme la seule véritable Église du Christ, à l'exclusion des autres. L’œcuménisme ne pouvait pas tolérer que l’État dise à ceux qui professent de fausses religions qu'ils n'ont pas le droit de professer ou de pratiquer ces fausses religions, puisque le faire serait une insulte à Dieu. Par conséquent, le concile a enseigné la doctrine de la liberté religieuse.

Nous disons donc qu'il y a quatre hérésies majeures dans Vatican II : (1) l’œcuménisme lui-même, qui est la racine des suivantes ; (2) la nouvelle ecclésiologie ; (3) la collégialité ; (4) la liberté religieuse.

La Nouvelle Messe n'est qu'une conséquence de l'œcuménisme dans le domaine de la liturgie. Il n'y aurait pas de Nouvelle Messe si l'œcuménisme n'avait pas été triomphant dans l'esprit du clergé de Vatican II.

Après l'hérésie même de l'œcuménisme - je pense qu'apostasie serait un terme plus approprié - la liberté religieuse est celle qui a retenu le plus d'attention, comme étant le point sur lequel Vatican II s'écarte de la tradition. Il est vrai que cela constitue une rupture, et ceci par une contradiction frappante avec les enseignements de papes récents sur cette question.

L'implication est, cependant, qu'il n'y aurait pas de problème avec Vatican II, en dehors de l'œcuménisme et de la liberté religieuse. Or il y a deux autres hérésies très importantes, hérésies qui ouvrent la porte aux abominations œcuméniques : la nouvelle ecclésiologie et la collégialité.

Ici , nous nous intéresserons seulement à la nouvelle ecclésiologie.


II. L'Ecclésiologie Traditionnelle


Il n'y a qu'une seule Église du Christ, et c'est l'Église Catholique Romaine. C'est la seule vraie Église en dehors de laquelle il n'y a pas de salut.

Sont membres de l’Église catholique romaine ceux qui sont validement baptisés, et qui ne l'ont pas quittée par (a) le péché d'hérésie, (2) le péché de schisme, (3) la censure d'excommunication. Ceux qui sont validement baptisés dans des sectes non-catholiques sont présumés par la loi de l’Église participer et consentir aux péchés d'hérésie et / ou de schisme de leurs sectes respectives. En privé, cependant, ils peuvent être non coupables de ces péchés, à cause de l'ignorance invincible de la vraie Foi, auquel cas ils peuvent appartenir à l’Église catholique par désir, à condition qu'ils remplissent d'autres conditions. Dans ce cas, leur adhésion à l'Église catholique romaine par désir est suffisante pour le salut.

L’Église catholique romaine est absolument et exclusivement identifiée avec le Corps Mystique du Christ. Ils sont une seule et même chose. Il n'y a pas de distinction à faire. Le Corps Mystique est l'Église catholique romaine considérée par comparaison avec le corps physique du Christ, dans lequel Il est la Tête et nous les membres.

Les choses suivantes sont absolument requises pour appartenir à l’Église catholique romaine et au Corps mystique du Christ : (1) professer toutes les vérités qui sont enseignées par l'Église comme appartenant à la foi, et (2) être soumis au Pape comme chef visible de l'Église. Si l' une de ces conditions est manquante, on ne peut pas être membre de l’Église catholique romaine.

L’Église catholique romaine étant l'unique Église du Christ, elle est le moyen unique du salut. Aucune autre église n'a les moyens de mener les gens vers le ciel. Bien qu'il soit vrai que les fausses églises puissent avoir certains éléments de vérité naturelle et surnaturelle, et dans certains cas des sacrements valides, ces éléments sont insuffisants pour mener les gens au ciel. Ils sont en effet mélangés avec de fausses doctrines empoisonnées qui, si elles sont crues avec orgueil et obstination, conduiront nécessairement en enfer. Tous les « éléments de vérité » du monde ne font pas une vraie religion, ni un moyen de salut. Par analogie, avoir de nombreux éléments d'une automobile ne fait pas un véhicule viable qui vous amènera à votre destination. Un avion qui a seulement certains « éléments » de ce qu'un avion doit avoir nécessairement va s'écraser et brûler à la fin de la piste, ainsi que toutes les personnes qui s'y trouvent. La seule façon dont les gens qui adhèrent à ces fausses religions peuvent éviter le résultat inévitable d'être sur un bateau qui coule, est si elles adhèrent à la vraie foi par désir, au moins implicite, et adhèrent à la fausse religion sans aucune faute de leur part. Mais ils doivent remplir de nombreuses autres conditions afin d'obtenir la justification de leurs âmes et persévérer dans la grâce.


III. La Nouvelle Ecclésiologie


En contraste à cette doctrine simple et logique concernant la nature de l’Église catholique, et l'obligation d'y appartenir, les Modernistes ont concocté une nouvelle doctrine, une nouveauté, une hérésie.

La nouvelle ecclésiologie est, comme je l'ai dit, un produit de l'œcuménisme. L'œcuménisme est incompatible avec l'ecclésiologie que je viens de décrire, selon laquelle toutes les religions non-catholiques sont perçues comme des épaves, des Titanics destinés à la vase sous-marine. La manie de l'œcuménisme a conduit les théologiens progressistes, dès les années 1930, vers une théologie selon laquelle toutes les religions ont une certaine valeur, dans la mesure où elles possèdent toutes quelques vérités religieuses.

Dom Beauduin, bénédictin, était un des pionniers de cette idée. Mais le plus important était Henri de Lubac, dont la théologie a été condamnée sous Pie XII, mais qui est devenue plus tard l'enseignement même du Concile sous Montini/Paul VI. De Lubac a ensuite été fait « cardinal » par Wojtyla/Jean-Paul II. Yves Congar, dominicain, était aussi influent. Ratzinger (plus tard « Benoît XVI ») est devenu le plus célèbre de tous les promoteurs de la nouvelle ecclésiologie, en écrivant deux documents majeurs qui la décrivent : Lettre aux Évêques de l'Église Catholique sur Certains Aspects de l'Église Comprise comme Communion, en 1992 ; et Dominus Jesus, en l'an 2000. Les deux documents ont été approuvés et signés par Wojtyla/Jean-Paul II. Ils contiennent tous les deux des hérésies explicites concernant l’Église.


Qu'est-ce que la nouvelle ecclésiologie? En voilà un résumé :

    • L’Église du Christ et l’Église Catholique Romaine ne sont pas une seule et même chose, puisque les églises non-catholiques appartiennent à l'Église du Christ, mais pas à l’Église Catholique.

    • L’Église du Christ « subsiste dans » l’Église Catholique Romaine, dans la mesure où l’Église Catholique Romaine a la « plénitude » de tous les éléments de l’Église du Christ.

    • L’Église du Christ, bien qu'elle ne subsiste pas dans les églises non-catholiques, parce que celles-ci n'ont pas la « plénitude », se trouve néanmoins dans ces églises non-catholiques d'une manière imparfaite.

    • Les églises non-catholiques sont donc vraiment des « églises particulières » qui forment, ensemble avec l'Église Catholique Romaine, l'unique Église du Christ.

    • L’Église Catholique Romaine est en « communion partielle » avec ces églises non-catholiques, dans la mesure où elles ont des éléments de l’Église du Christ, tels que des sacrements valides et quelques vraies doctrines.

    • Les églises non-catholiques sont des « moyens de salut » dans la mesure où elles préservent les éléments authentiques de l’Église du Christ.

    • Dans ces églises non-catholiques qui ont une Eucharistie valide (par exemple, chez les grecs orthodoxes), l’Église une, sainte, catholique et apostolique devient présente à chaque fois qu'ils offrent une Eucharistie valide.

    • Les églises non-catholiques qui ne sont pas soumises au Pontife Romain (c'est-à-dire toutes) sont « blessées » en raison de ce manque de soumission. Elles continuent, cependant, malgré leur répudiation de la primauté romaine, d'être des « églises particulières » c'est-à-dire des églises membres de la grande Église du Christ.



IV. Analyse et Critique


La nouvelle ecclésiologie réduit l’Église du Christ à un amalgame de nombreuses églises différentes ayant des doctrines, disciplines et hiérarchies différentes et opposées. L'appartenance à cette grande et vaste Église du Christ se fait par degrés. Plus vous avez d'éléments, mieux c'est, et plus vous êtes proche de la « plénitude » qui se trouve dans l’Église catholique romaine.

C'est comme le loto. Si votre carte a tous les numéros, vous avez la « plénitude » - vous avez carton plein. Mais même si vous manquez le carton plein, vous pouvez avoir deux lignes pleines, ou une ligne. Bien que vous n'ayez pas carton plein, votre carte a néanmoins quelque valeur, puisque vous avez une collection imparfaite de ce qui fait un carton plein.

Tout dans cette nouvelle ecclésiologie est une affaire de « partiel » et « complet ». Vous êtes partiellement Église du Christ si vous êtes non-catholique, mais pleinement si vous êtes catholique. Les catholiques sont en « communion partielle » avec les non-catholiques, mais seront sans doute un jour en « pleine communion, » à savoir, le jour où le modernisme aura suffisamment détruit la foi pour que les gens ne se soucient plus de savoir s'ils sont protestants, orthodoxes ou catholiques. De même ces églises non-catholiques sont des moyens de salut dans la mesure où elles possèdent des sacrements valides et de vraies doctrines. Ceci est aussi stupide que de dire qu'un avion a la capacité de vous emmener en Europe dans la mesure où il a un demi-réservoir de carburant. Le fait qu'il manque l'autre moitié du carburant signifie que vous et vos compagnons de voyage allez être la nourriture d'animaux aquatiques aveugles qui habitent les sombres profondeurs de l'Océan Atlantique.

En d'autres termes, la véritable Église du Christ n'est pas une collection d'éléments vrais, comme un tas de pierres, mais est une essence unie, une seule chose, tout comme le Christ, sa tête, est une Personne. Ce qui est en dehors du Christ ne peut pas être « partiellement le Christ. » Vous ne pouvez pas être un membre du Christ partiellement, et partiellement ne pas l'être, pas plus que vous ne pourriez être partiellement le fils de quelqu'un, et partiellement non. L'essence n'admet pas de degrés ou de parties séparables. Soit toute l'essence (nature) est là, soit rien du tout. Imaginez une boulangerie qui annoncerait qu'elle vend un produit « avec des éléments de vrai pain. » Imaginez une compagnie aérienne qui se vanterait d'une flotte d'avions qui possèdent des « éléments de vrais avions, » ou fanfaronnerait que ses pilotes aient « des éléments d'une véritable formation de pilotes. » Imaginez qu'un serveur mette un steak devant vous, et dise qu'il provient d'un animal qui avait des « éléments de vraie vache. » Je pense que c'est assez clair.

Des « éléments » de la véritable Église du Christ ne font pas d'une fausse secte un membre partiel de l’Église du Christ. Les « éléments » sont volés, comme un butin, à l'Église catholique. Ce sont de fausses églises, des sectes, et leur utilisation de la doctrine catholique et des sacrements catholiques est sous faux prétexte et est sacrilège. Elles mentent grossièrement quand elles se présentent comme le vrai Christianisme, et leur mensonge doit être exposé et condamné.

Mais laissons les Papes parler. J'ai préparé une comparaison en trois colonnes entre la nouvelle ecclésiologie et l'ecclésiologie traditionnelle. Dans la troisième colonne, je tire la conclusion de la comparaison.

J'ai réduit la comparaison des deux systèmes à quatre questions :

  • Les églises schismatiques et / ou hérétiques font-elles partie de l’Église du Christ ?

  • Est-il possible de faire partie de l’Église du Christ sans être soumis au Pape ?

  • Est-il vrai qu'à chaque célébration valide de l'Eucharistie, l’Église une, sainte, catholique et apostolique devient présente ?

  • Le Saint-Esprit utilise-t-il les sectes schismatiques et / ou hérétiques comme moyen de salut ?

Lisez-le document, et voyez si vous pouvez honnêtement dire que Vatican II n'est pas coupable d'hérésie.


[Note d'EtudesAntimodernistes.fr : Le document dont il est ici question est une étude comparative de l'enseignement de Vatican II avec le Magistère de l’Église. Elle est divisée en quatre questions. Nous publierons chacune de ces questions une par une dans les semaines qui suivent. Puis nous mettrons en ligne un document complet reprenant toutes ces questions, sous la forme d'un tableau semblable à l'original anglais.]

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Une Messe Sans Consécration Approuvée par JP II

Publié le par Études Antimodernistes

Par Monseigneur Donald J. Sanborn

 

MHT Seminary Letter to Benefactors, Février 2002.

EtudesAntimodernistes.fr, Mai 2016.

 

Jean Paul II Approuve une Messe

qui Ne Comporte Pas de Consécration

 

Le 20 Juillet 2001, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le remplacement du Saint-Office dans le Novus Ordo, a publié un document qui dévaste toute la doctrine sacramentelle catholique. Le document n'a été rendu public qu'en Octobre 2001.

 

Le document s'intitule Guidelines for Admission to the Eucharist between the Chaldean Church and the Assyrian Church of the East (Lignes Directrices pour l'Admission à l'Eucharistie entre l’Église Chaldéenne et l’Église Assyrienne d'Orient). Le texte original du Vatican est en anglais.

 

L'Église Assyrienne d'Orient à laquelle le document se réfère est un groupe du Moyen-Orient, qui était à l'origine catholique, mais qui a adopté l'hérésie du nestorianisme, à la fin du cinquième siècle. Elle est plus communément appelée l’Église Nestorienne. L'hérésie Nestorienne, du nom de son fondateur Nestorius, soutient que dans le Christ il y a deux personnes, l'une humaine et l'autre divine. Les Nestoriens sont particulièrement connus pour le fait de nier que Notre-Dame est la Mère de Dieu. Cette doctrine et son auteur furent condamnés au concile d’Éphèse en l'an 431. Au XVIIIe siècle, une partie d'entre eux firent scission et voulurent retourner à Rome. Ils furent acceptés, et sont connus sous le nom de Catholiques Chaldéens.

 

Jean-Paul II, dans son empressement maniaque à faire de l’œcuménisme, a signé une Déclaration Christologique Commune avec cette Église Nestorienne hérétique et schismatique en 1994. Cette déclaration est sensée avoir effacé les différences doctrinales entre le nestorianisme et le catholicisme. Rappelez-vous la Déclaration Commune similaire avec les luthériens, qui, selon Wojtyla, accomplit l'unité sur la question de la justification, mais qui revient en fait à mettre le Concile de Trente à la poubelle.

 

Ainsi, maintenant que les fidèles du Novus Ordo et les Nestoriens sont d'accord en ce qui concerne le Christ et Sa mère, rien ne s'oppose plus à une intercommunion entre eux.

 

Le document, qui a été explicitement approuvé par Wojtyla, permet aux catholiques chaldéens d'assister aux messes des Nestoriens, et d'y recevoir la communion.

 

Cela n'a cependant rien de nouveau. Vatican II a permis un tel comportement hérétique et sacrilège pour les catholiques, et le Code de droit canonique de 1983 autorise expressément cette pratique dans certains cas.

 

Il y a, néanmoins, un détail étonnant à propos de cet acte œcuménique. De l'aveu même du Vatican, les Nestoriens n'ont pas de formule de consécration dans leur anaphore (canon) de la messe. Leur prêtre ne récite jamais les paroles de la consécration, « Ceci est mon Corps, » « Ceci est le calice de Mon sang... » ni les mots suivants. Et il ne récite rien non plus d'équivalent.

 

Le texte du Vatican affirme :

La principale difficulté pour l’Église catholique d'accepter cette demande, était liée à la question de la validité de l'Eucharistie célébrée avec l'anaphore d'Addai et Mari, l'une des trois anaphores traditionnellement utilisées par l’Église Assyrienne d'Orient. L'anaphore d'Addai et Mari est remarquable parce que, depuis des temps immémoriaux, elle a été utilisée sans récitation du Récit de l'Institution.

 

Par « Récit de l'Institution, » ils entendent ce que les catholiques appellent communément la formule de consécration, c'est-à-dire les mots essentiels qui sont la forme du sacrement. Dans l'Église Catholique, par l'institution du Christ lui-même, la formule est « Car ceci est Mon Corps » pour la consécration du pain, et « Ceci est le calice de Mon Sang, de la nouvelle et éternelle alliance, le mystère de foi, qui pour vous et pour beaucoup sera répandu pour la rémission des péchés » pour la consécration du vin.

 

Ni ces mots, ni rien de semblable, ne se trouvent dans la liturgie nestorienne. Dans leurs liturgies, l'un des canons ou « anaphore » qu'ils utilisent est la très ancienne Anaphore d'Addai et Mari1. Dans cette anaphore, on ne trouve pas les paroles de la consécration que Notre Seigneur a utilisé à la dernière Cène. Il n'y a même rien d'équivalent. Mais les mots suivant prennent la place de la consécration :

O Seigneur, que votre saint Esprit vienne et repose sur cette offrande de vos serviteurs, et la bénisse et la sanctifie : afin qu'elle soit pour nous, ô Seigneur, la propitiation des fautes et la rémission des péchés et la grande espérance de la résurrection d'entre les morts et une nouvelle vie dans le royaume des cieux avec tous ceux qui sont agréables à Vos yeux.

 

Belles paroles, certes, mais malheureusement, qui ne produisent pas le sacrement. Ces mots sont une formule présente dans toutes les liturgies de rite oriental connu sous le nom d'épiclèse, qui est une invocation au Saint-Esprit pour bénir et sanctifier le pain et le vin. Les grecs orthodoxes soutiennent que sans l'épiclèse il n'y a pas sacrement valide.

 

 

La Substance des Sacrements

 

Il est de foi que le Christ a institué les sacrements. Nous devons y croire par la foi surnaturelle. Cela signifie qu'il a donné aux sacrements leur nature, leur substance. Il a fait cela en assignant l'utilisation d'un certain élément physique en conjonction avec certains mots. Dans certains cas, il a spécifié à la fois l'élément et les mots, comme pour le Baptême et l'Eucharistie. Dans d'autres cas, il a expliqué aux Apôtres la nature du Sacrement, a déterminé en général l'élément et les mots, et a laissé à l’Église la détermination des éléments et des mots spécifiques.

 

L’Église enseigne qu'Elle n'a pas le pouvoir de changer ce qui se rapporte à la substance des sacrements2.

 

Il est communément admis par les théologiens que dans les sacrements dans lesquels notre Seigneur n'a pas déterminé précisément l'élément et les mots, l’Église est libre de modifier ces choses, à condition que la substance, c'est-à-dire la nature ou l'essence, du sacrement reste la même.

 

Les premiers Pères de l’Église parlent toujours d'un élément physique et de certains mots utilisés avec celui-ci pour la confection des sacrements.

 

Au cours des siècles, les théologiens commencèrent à appeler l'élément physique la matière du sacrement, et les mots la forme du sacrement. Bien que les termes matière et forme ne sont pas de foi, ils sont directement déduits de la foi, qui est que le Christ a déterminé la substance des sacrements. Pour que le sacrement ait une substance, une nature, une essence, elle doit être spécifiée d'une manière ou d'une autre, et cette spécification résulte d'une matière et d'une forme déterminées.

 

Par exemple, l’Église ne peut pas approuver l'utilisation du lait ou du vin comme la matière pour le baptême. Elle ne peut pas approuver l'utilisation des cendres comme la matière pour la confirmation. Pourquoi ? Parce que ces éléments ne signifieraient pas ce que le Christ a déterminé comme substance de ces sacrements.

 

De même, l’Église ne peut pas modifier les paroles du sacrement d'une manière telle qu'ils ne transmettraient plus le sens voulu par le Christ. Le pape Léon XIII a raisonné ainsi quand il a déclaré que la forme anglicane de l'Ordre était défectueuse et invalide, car insuffisamment spécifique. En d'autres termes, elle n'exprimait pas la substance du sacrement3.

 

Supposons un instant, pour les besoins du raisonnement, que Jean-Paul II soit un vrai pape. Étant donné qu'il a abandonné les paroles de la consécration, la forme du sacrement de l'Eucharistie, il nous faudrait conclure une de ces deux choses :

  • Les paroles du Christ à la dernière Cène n'appartiennent pas à la substance de la Sainte Eucharistie, ou

  • Les paroles du Christ à la dernière Cène appartiennent à la substance de la Sainte Eucharistie, mais l’Église a le droit de modifier la substance des sacrements.

Il n'y a pas de troisième possibilité. Or chacune de ces deux conclusions est contraire à l'enseignement et à la pratique immémoriale de l’Église catholique, et contre le consentement unanime des Docteurs et des théologiens de l’Église, ainsi que contre toute la tradition liturgique de l'Église catholique.

 

La première conclusion, que les paroles du Christ n'appartiennent pas à la substance du sacrement, est contraire au Concile de Florence, qui a déclaré :

Les paroles du Sauveur, par lesquelles il a institué ce sacrement, sont la forme de ce sacrement ; car le prêtre parlant en la personne du Christ effectue ce sacrement. Car, par la puissance des mots mêmes la substance du pain est changée en corps du Christ, et la substance du vin en sang ; cependant d'une manière telle que le Christ est contenu entier sous l'espèce du pain, et entier sous l'espèce du vin4.

 

Elle est en outre contraire à l'enseignement du Pape Pie XII dans Mediator Dei :

L'immolation non sanglante aux paroles de la consécration, quand le Christ est rendu présent sur l'autel dans l'état d'une victime, est effectuée par le prêtre et par lui seul, en tant que représentant du Christ et non en tant que représentant des fidèles.

 

La deuxième conclusion, que l'Église puisse changer la substance d'un sacrement, est contraire au concile de Trente :

Il [le Concile] déclare en outre que cette puissance a toujours été dans l'Église, que, dans l'administration des sacrements, à l'exception de leur substance, elle peut déterminer ou modifier tout ce qu'elle peut juger être plus opportun pour le bénéfice de ceux qui les reçoivent ou pour la vénération des sacrements, selon la diversité des circonstances, des temps et des lieux5. [italiques ajoutés]

 

Elle est également contraire à l'enseignement du pape Pie XII contenue dans Sacramentum Ordinis :

Et à la place de ces sacrements institués par le Christ Seigneur l’Église au cours des siècles n'a pas, et ne pourrait pas substituer d'autres sacrements, puisque, comme le Concile de Trente l'enseigne, les sept sacrements de la nouvelle loi ont été tous institués par Jésus-Christ, notre Seigneur, et l'Église n'a aucun pouvoir sur la « substance des sacrements, » c'est-à-dire sur ces choses que, selon le témoignage des sources de la révélation divine, le Christ Seigneur a lui-même décrétées comme devant être conservées dans un signe sacramentel…

 

En ce qui concerne la forme de la Sainte Eucharistie, le Catéchisme du Concile de Trente, promulgué par saint Pie V, déclare :

Nous sommes alors enseignés par les saints Évangélistes, Matthieu et Luc, et aussi par l'Apôtre, que la forme consiste en ces mots : Ceci est mon corps ; car il est écrit : Alors qu'ils étaient à souper, Jésus prit du pain, le bénit, et le rompit, et le donna à ses disciples, et dit : Prenez et mangez, Ceci est mon corps.

Cette forme de consécration ayant été observée par le Christ Seigneur a toujours été utilisée par l’Église catholique. Les témoignages des Pères, dont l'énumération serait sans fin, ainsi que le décret du Concile de Florence, qui est bien connu comme accessible à tous, doivent être ici omis, d'autant plus que la connaissance qu'ils véhiculent peut être obtenue à partir de ces paroles du Sauveur : Faites ceci en mémoire de moi. [Italiques dans l' original].

 

Maintenant, je le demande, comment peut-on dire que les paroles du Christ n'appartiennent pas à la substance de la forme de la Sainte Eucharistie ?

 

Concernant la forme sacramentelle, le pape Léon XIII a déclaré dans Apostolicae Curae, au sujet de l'invalidité des ordres anglicans :

En outre, il est bien connu que les sacrements de la Loi Nouvelle, étant des signes sensibles qui causent une grâce invisible, doivent à la fois signifier la grâce qu'ils causent et causer la grâce qu'ils signifient. Mais, cette signification, si elle doit se trouver dans le rite essentiel dans son ensemble, c'est-à-dire, dans la matière et la forme ensemble, appartient principalement à la forme ; car cette matière est par elle-même la partie indéterminée, qui devient déterminée par la forme.

 

Où, dans la « forme » utilisée par l'Anaphore d'Addai et Mari, le Corps et le Sang du Christ sont-ils signifiés ? Elle ne mentionne même pas le Corps et le Sang du Christ !

 

 

Conséquences Désastreuses

 

Du point de vue théologique, déclarer que ce rite nestorien est valide aura des conséquences désastreuses de longue portée. Dans l'ordre pratique, cela ruine l'enseignement de l’Église sur la nécessité de la matière et de la forme pour les sacrements. Cela attribue en outre à « l’Église », aux yeux de millions de personnes qui considèrent Jean Paul II comme pape, le pouvoir de modifier la substance des sacrements.

 

Cette catastrophe est confirmée par la prétendue justification qu'ils présentent pour la déclarer valide. Ils donnent trois arguments. Je cite leur texte et commente.

 

Premier argument : « En premier lieu, l'anaphore d'Addai et Mari est l'une des anaphores les plus anciennes, remontant à l'époque de l'Église primitive même ; elle fut composée et utilisée avec l'intention claire de célébrer l'Eucharistie en pleine continuité avec la Dernière Cène et selon l'intention de l’Église ; sa validité n'a jamais été officiellement contestée, ni dans l'Orient chrétien, ni dans l'Occident chrétien. »

 

Commentaire : Il est faux de dire que cette anaphore date de l'Église primitive. Le Dictionnaire d'Archéologie Chrétienne et de Liturgie dit que la tradition nestorienne attribue au patriarche Jesuyab III, autour du début du septième siècle, la détermination finale de la liturgie que nous connaissons comme l'anaphore d'Addai et Mari6. Il est vrai de dire que le christianisme (le catholicisme) fut implanté en Mésopotamie (Irak actuel) très tôt. Si cette anaphore, cependant, date du septième siècle, elle date d'environ deux cents ans après la chute de cette région dans l'hérésie nestorienne. En outre, il est tout simplement faux de dire que la validité n'a pas été officiellement contestée. Lorsque certains Nestoriens voulurent retourner à Rome, on leur permit de conserver cette anaphore, mais on leur demanda d'y insérer les paroles de la consécration. La même chose fut faite dans le cas de ceux qui revinrent de la secte Syro-Malabare en Inde, qui avait été évangélisée par l’Église Nestorienne, et qui utilisait cette « Messe » sans consécration.

 

Deuxième argument : « En second lieu, l’Église Catholique reconnaît l’Église Assyrienne d'Orient comme une véritable Église particulière, construite sur la foi orthodoxe et la succession apostolique. L’Église Assyrienne de l'Est a également préservé la foi eucharistique complète en la présence de Notre Seigneur sous les espèces du pain et du vin et dans le caractère sacrificiel de l'Eucharistie. »

 

Commentaire : Cette affirmation est presque entièrement fausse. La reconnaissance d'une secte hérétique et schismatique comme une Église particulière est une application de l'hérésie de Vatican II concernant l'Église, au sujet de laquelle j'ai déjà parlé en beaucoup d'autres endroits. La vérité est que l’Église catholique, contrairement aux occupants modernistes du Vatican, considère l’Église Nestorienne comme une secte hérétique et schismatique. Les nestoriens n'ont pas la foi orthodoxe. Nous avons déjà signalé qu'ils adhèrent à une hérésie blasphématoire condamnée en 431. Ils n'abandonnèrent ni ne répudièrent pas cette hérésie dans leur soi-disant Déclaration Christologique Commune. Ce document consiste simplement en une série de déclarations ambiguës qui forment un long charabia théologique. En outre, ils disent qu'il n'y a que cinq sacrements, l'extrême-onction et le mariage ne figurant pas sur leur liste. Ils rejettent l'autorité du Pontife Romain et croient au divorce et remariage. De plus, ils n'ont pas conservé la foi catholique en la Sainte Eucharistie, puisqu'ils croient, comme les luthériens, que la Sainte Eucharistie est à la fois du pain et le Corps du Christ. En d'autres termes, ils ne croient pas à la Transsubstantiation. Ils croient, cependant, en la nature sacrificielle de l'Eucharistie. Ils n'ont pas non plus de succession apostolique, puisqu'ils sont séparés de Rome. Ils n'ont même pas ce qui est connu comme la succession apostolique matérielle, puisque cela ne s'applique qu'aux schismatiques orientaux qui ont conservé une ligne de successeurs sur des sièges fondés par les apôtres, comme Antioche et Alexandrie.

 

Troisième Argument : « Enfin, les paroles de l'Institution Eucharistique sont bien présentes dans l'anaphore d'Addai et Mari, non d'une manière narrative cohérente et ad litteram, mais plutôt d'une manière euchologique dispersée, c'est-à-dire qui est intégrée dans les prières successives d'actions de grâces, de louange et d'intercession. »

 

Commentaire : N'importe quoi. Il est vrai que l'anaphore fait référence au Corps et au Sang du Christ, et même dit que nous offrons à Dieu le Corps et le Sang du Christ, mais on ne trouve nulle part rien qui ne fasse qu'approcher de ce que les modernistes appellent le « Récit de l'Institution » et de ce que les catholiques appellent les paroles de la consécration. En fait, l'épiclèse de l'anaphore, l'invocation du Saint-Esprit, demande simplement la bénédiction et la sanctification de l'offrande, et non la transformation de l'offrande en Corps et Sang du Christ. Toutes les autres épiclèses dans les rites de l'Est, même parmi les schismatiques, demandent la transformation. Cet appel à la transformation est certainement insuffisant pour la validité, mais il est à noter que cette Anaphore d'Addai et Mari, que les modernistes ont déclarée valide, se distingue par le fait qu'elle ne mentionne même pas la transformation des éléments. La Dernière Cène n'est même pas évoquée dans cette anaphore, sauf peut-être par quelque référence obscure à une oblation offerte par les apôtres au Cénacle, juste après l'évocation de la veuve offrant son obole dans le Temple (Luc XXI: 3).

 

 

Rire Assuré

 

La cerise sur le gâteau pour cet horrible document est un commentaire final qui me fit éclater de rire quand je l'ai lu :

Lorsque des fidèles chaldéens participent à une célébration assyrienne de la Sainte Eucharistie, le ministre assyrien est chaleureusement invité à insérer les mots de l'Institution dans l'anaphore d'Addai et Mari, comme autorisé par le Saint-Synode de l'Église Assyrienne d'Orient.

 

Chaleureusement invité ! Cela revient à dire à quelqu'un : « Vous êtes cordialement invité à utiliser les paroles que le Christ a commandé dans l'administration du baptême. » Pensent-ils vraiment que quelqu'un prendra une telle déclaration au sérieux ? C'est un signe que les modernistes savent que ce qu'ils ont dit dans le document est un non-sens absolu, et qu'ils espèrent que les Nestoriens diront malgré tout une Messe valide.

 

 

Lourdes Conséquences Théologiques

 

Ce document ouvre la porte à toutes sortes de possibilités pour les modernistes. Il détruit, comme nous l'avons vu, toute la théologie catholique concernant les sacrements en général et la Sainte Eucharistie en particulier.

 

Si nous appliquons leurs critères concernant la validité des sacrements, au lieu des critères de l’Église catholique, la porte s'ouvre à la validité des ordres anglicans, des ordres luthériens, et même des femmes prêtres. Tout ce dont vous avez besoin est d'avoir utilisé le rite pendant une longue période, et d'avoir ce que les modernistes appellent une « foi orthodoxe. » Afin de parvenir à la « foi orthodoxe, » vous n'avez pas besoin d'abandonner votre hérésie, mais il suffit simplement de signer quelque document insignifiant et vague qui sert d'instrument d'approbation de votre hérésie comme orthodoxe. Ensuite, vous devenez une « Église particulière, » c'est-à-dire, une partie de l’Église du Christ, la Super-Église œcuménique. Votre Eucharistie est déclarée valide, et comme le dit Ratzinger, « l’Église une, sainte, catholique et apostolique est vraiment présente dans toute célébration valide de l'Eucharistie7. » Que pourriez-vous demander de plus ? C'est avoir le beurre et l'argent du beurre.

 

Les modernistes n'ont pas manqué de voir l'importance de cet acte par ailleurs guère remarqué des hérétiques prétendant être pape et cardinaux dans les bâtiments du Vatican. Un article paru dans le National Catholic Reporter (16 Novembre 2001) cite un jésuite, le Père Robert Taft, un expert du christianisme oriental, qui dit que la sentence est « peut-être la décision la plus importante venue du Saint-Siège depuis un demi-siècle. » Il ajoute : « Cela nous emmène au-delà d'une théologie médiévale de mots magiques. »

 

L'article cite aussi un bénédictin, le Père Ephrem Carr, de l'Institut pontifical pour la liturgie : « Cela s'éloigne certainement de la théologie scolastique classique de la Prière Eucharistique, l'insistance que les mots exacts de la consécration doivent être présents. » Il ajoute que la décision fut particulièrement frappante puisqu'en de précédentes occasions, lorsque des catholiques Chaldéens et Syro-Malabares (qui utilisent également cette anaphore) voulurent se réconcilier avec Rome, ils furent obligés par Rome d'ajouter les paroles de la consécration.

 

 

La Défection, un Signe de Fausse Religion

 

L’Église catholique est indéfectible. Cela signifie que par la protection spéciale de son Chef Invisible, Notre Seigneur Jésus-Christ, elle ne peut jamais renoncer à son véritable but et objectif, ne peut jamais enseigner une fausse doctrine, ni donner à ses enfants de mauvaises disciplines ou des sacrements invalides. C'est cette aide du Christ qui donne à l’Église son autorité même.

 

En dépit de défaillances humaines regrettables de la part de ses prélats dans le passé, l’Église catholique n'a jamais fait défection. Elle n'a jamais enseigné l'erreur. Elle n'a jamais approuvé une mauvaise discipline ou un sacrement invalide. Jamais.

 

En effet on peut se demander si la chute de quelques-uns de ses prélats n'a pas été autorisée par Dieu afin de prouver qu'elle n'est pas soumise aux vicissitudes et fautes humaines, mais est guidée par l'assistance de Son Divin Fondateur, qui est avec elle tous les jours jusqu'à la fin du monde.

 

Depuis Vatican II, cependant, nous avons vu défection après défection. En seulement trente-cinq ans, nous voyons les signes évidents d'une fausse religion : l'enseignement d'une fausse doctrine, la promulgation de mauvaises disciplines, la légalisation universelle et l'usage de faux rites, et maintenant l'approbation d'un sacrement incontestablement invalide, et la destruction de l'enseignement sacramentel de l'Église.

 

Cette triste réalité devrait nous apprendre deux choses :

(1) estimer le témoignage de deux mille ans de vérité indéfectible et de droiture dans la discipline comme un signe de l'assistance du Christ à Son Église ;

(2) reconnaître immédiatement que la défection qui a caractérisé ainsi la religion de Vatican II est un signe infaillible de sa fausseté et de sa misère, et que malgré toutes les apparences qu'ils peuvent avoir, les auteurs de cette défection, Wojtyla et ses sbires, sont de faux pasteurs.

 

 

Que peut-il faire de plus ?

 

Maintenant que Wojtyla a abandonné l'enseignement immémorial de l’Église concernant les sacrements, tel qu'il est présenté par les Pères de l’Église ; par le consentement unanime des Docteurs de l’Église et de tous les théologiens ; par l'enseignement du Concile de Florence et du Concile de Trente, du Catéchisme du Concile de Trente ; par l'enseignement du Pape Pie XII, et de toute la tradition liturgique et la discipline des sacrements ; je le demande, que doit-il faire d'autre pour que les traditionalistes reconnaissent que cet homme n'est pas Catholique ?

 

Imaginez-vous : il a approuvé comme valide une Messe qui ne contient même pas les paroles de la consécration !

 

Ceci est en fait plus radical que l'approbation de femmes prêtres. C'est la même chose que d'approuver comme valide un Baptême sans les mots du Baptême ou d'approuver comme valide l'utilisation d'une pizza et d'un Soda pour l'Eucharistie. C'est, en bref, modifier les sacrements d'une manière substantielle.

 

Alors que doit-il faire d'autre ?

 

 

1Elle tire son nom de deux saints de l’Église primitive qui évangélisèrent la Perse. Quoiqu'elle porte leurs noms, elle ne fut pas écrite par eux, mais est plus tardive.

2Concile de Trente, Sess. XXI, chapitre 2. Denz. 931.

3Apostolicae Curae. q.v.

4Concile de Florence, Décret pour les Arméniens. Denz. 698.

5Denz. 931

6Volume 1, col. 520.

7Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Lettre aux Evêques de l’Église Catholique sur Certains Aspects de l’Église Comprise comme Communion. (1992)

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Le Reniement de Saint Pierre

Publié le par Études Antimodernistes

Par le R. P. Dom Prosper Guéranger, Abbé de Solesmes


 

Extrait de De la Monarchie Pontificale, 2è édition, 1870, pp. 113-114

EtudesAntimodernistes.fr, Avril 2016.


 

Mgr de Sura ne se borne pas à prétendre vainement que la souveraineté de Pierre a été étendue à ses frères ; il poursuit ce Prince des apôtres, en cherchant à montrer que la prière du Sauveur n'a pas été efficace pour lui. Elle devait le protéger dans sa foi, et nonobstant cette prière divine, Pierre n'en a pas moins fait une chute profonde en reniant son Maître. Mgr de Sura part de là pour infirmer le droit que Pierre a reçu de confirmer ses frères1. La réponse n'est pas difficile à donner. L'office de Pierre ne devait commencer qu'après le départ du Sauveur. Le Vicaire n'est pas nécessaire, lorsque celui qu'il doit représenter est présent encore. Ainsi Notre-Seigneur parle d'abord au futur, comme il a fait pour l'Eucharistie : « Le pain que je donnerai, est ma chair pour la vie du monde ; » puis à la dernière Cène : « Prenez et mangez : ceci est mon corps. » Il dit donc à Pierre : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; » elle n'était donc pas bâtie encore. « Je te donnerai les clefs du royaume des cieux ; » il ne les lui donne donc pas encore. « Lorsque tu seras converti, confirme tes frères ; » ce privilège ne devait donc s'exercer qu'à une époque postérieure à la chute et à la conversion de Pierre. Le don merveilleux de cette foi qui ne doit jamais manquer, était donc réservé pour le temps où la parole du Verbe incarné cesserait de se faire entendre d'une manière sensible. Aussi est-ce seulement après sa .résurrection, que le Sauveur, ayant par une triple interrogation constaté devant les apôtres la conversion de Pierre, le met enfin en possession du pouvoir promis, en lui disant, non point au futur mais au présent : « Pais mes agneaux, pais mes brebis. » Le Pontificat suprême va commencer ; jusque-là il n'a encore existé qu'en promesse. Mgr de Sura n'a donc pas raison de voir la chute du Pontife dans la chute de Pierre avant la passion de son Maître.

1Tome II, page 92.

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