MHTS Newsletter - Septembre 2022
Par Mgr Donald J. Sanborn.
Most Holy Trinity Seminary Newsletter, Septembre 2022.
EtudesAntimodernistes.fr, Octobre 2022.
Mgr. Sanborn explique avec sa logique habituelle comment le retard dans l’installation du séminaire est dû au communisme en Chine (si, si!). Il nous montre surtout la décadence du monde moderne et comment le modernisme conduit à l’acceptation progressive des péchés contre-nature. Bien sûr nous ne voulons rien avoir à faire avec les loups, cachés sous leur soutane blanche qui leur sert de peau de brebis, qui remplacent le catholicisme par la religion de l’homme. La foi nous impose de ne pas leur donner le nom de Pape. Ce n’est pas là question d’opinion!
Décadence du monde moderne et refus total de Vatican II.
Bien chers fidèles,
J'aurais souhaité écrire cette newsletter depuis notre nouvel établissement à Reading en Pennsylvanie. Malheureusement, nous sommes toujours en Floride. Je dis malheureusement, car notre présence ici pose un sérieux problème pour l'école que nous dirigeons ici, à Brooksville.
Comme je l'ai indiqué dans mon dernier bulletin, le nombre d'élèves dans notre école locale a augmenté considérablement. Le nombre d'étudiants en ligne a aussi augmenté de façon importante. Pour cette raison, il était impératif que notre école locale s’installe dans les locaux du séminaire, non seulement pour avoir plus de place pour les élèves, mais également plus d'espace pour les équipements électroniques que nous utilisons pour l'école en ligne.
Notre bâtiment en Pennsylvanie n'est pas prêt pour de nombreuses raisons. L'une d'elles, je pense, est l'optimisme excessif de l'entrepreneur général. Quand j'ai inspecté le bâtiment en mai, je lui ai demandé: « Pensez-vous vraiment que ça sera prêt dans un mois ? » (Ils avaient, à l’origine, estimé que le bâtiment serait fin prêt au milieu du mois de juin). Il m'a répondu: « Eh bien, peut-être au milieu du mois de juillet ». J'étais encore très sceptique, mais étant donné mon peu d’expérience dans ce genre d'affaire, je l'ai pris au mot. Maintenant, nous sommes milieu septembre et le remodelage touche seulement à sa fin.
L'autre problème ce sont les pénuries. Tout le monde connaît des pénuries en ce moment. Malgré ce que les médias peuvent vous dire, l'économie marche du tonnerre et l'industrie de la construction est très occupée. Les gens prennent des vols à une fréquence sans précédent et achètent leur billet extrêmement cher. Le problème de pénurie est dû, non seulement à la hausse de la demande, mais aussi au fait que beaucoup de composants sont importés de la Chine Communiste. Pour une raison ou une autre, la Chine est en retard dans la production certains éléments nécessaires. Et l'absence d’une simple puce électronique peut retarder la livraison d’un équipement nécessaire pour un projet immobilier.
C’est ce que nous avons expérimenté au mois d'août quand nous manquions d'une puce made-in-China pour une de nos alarmes incendie [exigées par la législation]. Nous avons résolu le problème en utilisant des alarmes montées au plafond pour les pièces qui, normalement, ont des alarmes montées au mur. Au moment d'écrire ces lignes, cependant, le retard occasionné est dû à un panneau électrique en commande depuis janvier, mais dont la livraison a été ajournée plusieurs fois, livraison maintenant ‘promise’ pour novembre. Cette livraison sera-t-elle encore repoussée ? Personne ne le sait. Il vient du Texas, mais peut-être que nous subissons ce retard à cause des communistes d’une façon ou d’une autre.
Je me souviens d'un temps où les États-Unis ne reconnaissaient même pas diplomatiquement la Chine Communiste. Il n'y avait même pas d’échanges commerciaux. La Chine était un désert économique. Ses produits étaient de mauvaise facture. Puis ce fut la fin des années 1970, le disgracieux Nixon se rendit en Chine afin de « l'ouvrir au monde ». L'idée était de faire en sorte que les entrepreneurs américains puissent profiter du travail d'esclave ou de semi-esclave de l'état communiste, et par là enlever à notre pays la capacité de produire ce dont il avait besoin. Il y eut une réduction considérable de la manufacture aux États-Unis.
À l'époque, je pensais que c'était un choix très imprudent de la part du gouvernement. Car le commerce qui en naîtrait alors ferait de la Chine une économie mondiale, pensai-je alors, avec pour résultat que la Chine deviendrait en définitive notre ennemi commercial, et nos capacités de manufactures seraient entre les mains de nos ennemis.
C'est précisément ce qui est arrivé maintenant, quelques décennies plus tard. Il est très probable, à mon avis, que nous connaîtrons une guerre contre la Chine dans le futur. Pouvez-vous imaginer, la quantité de pénuries qu'il y aura quand cette guerre surviendra ? Aussi cette « ouverture » de la Chine a amené un nombre incalculable d'espions dans notre pays, et également des individus corrompus dans notre gouvernement, recevant de généreux pots-de-vin de la part des communistes. Je pense que vous voyez de qui je veux parler. Ces ennemis communistes rachètent toutes nos terres agricoles, et personne dans le gouvernement ne semble s'en soucier. Imaginez la panique quand nos rayons de supermarché seront vides.
Notre retard, par conséquent, à occuper les nouveaux bâtiments du séminaire est donc largement dû aux communistes en Chine, et à combien le gouvernement est devenu mauvais ces dernières décennies.
Les prêtres irlandais se lamentent au sujet des vocations qu'ils reçoivent. Dr. Taylor Marshall a mis en ligne une vidéo, il y a quelques semaines, d'un vieux prêtre assis à son bureau dans une chemise de sport à carreaux et gilet cardigan. C'était le cliché parfait du prêtre Novus Ordo. Un produit des années soixante, sa grande priorité n'était pas l'Irlande à court de vocation, (seulement quatre nouveaux séminaristes cette année dans toute l'Irlande qui n'as plus qu'un séminaire maintenant) mais plutôt que ces séminaristes étaient de la mauvaise catégorie. « Ils voulaient porter la soutane », et « parler du péché » disait-il. Puis vint la plus terrible des accusations: « Ils voulaient célébrer la messe en latin ».
J'ai reçu aussi un appel téléphonique d'un homme en Irlande qui m'a dit que les clercs Novus Ordo de son pays disaient que « les sédévacantistes crieront au fond de l’enfer ». Ironiquement, le monsieur en question ne croit pas à l'enfer, mais il y a des exceptions, je suppose.
Pourquoi y a-t-il autant de haine envers les sédévacantistes de la part des modernistes ? Parce que les sédévacantistes tirent une flèche dans le cœur de Vatican II. Aucune autre position dans le mouvement traditionnaliste ne fait cela. La réussite des modernistes dans leur subversion de la foi catholique à l'échelle mondiales relève de deux causes : (1) le fait que les doctrines modernistes ont été ratifiées et promulguées par un concile général, connu sous le nom de Vatican II ; (2) le fait que des « papes » ont été élus et ont enseigné universellement ces doctrines et ont insisté pour que tous les adoptent. Toutes les autres convictions, tel que la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X, les différents groupes Ecclesia Dei telle que la Fraternité Sacerdotale Saint Pierre et ceux qui promeuvent les messes de l’Indult acceptent Vatican II et reconnaissent la hiérarchie Novus Ordo comme ayant le pouvoir d'enseigner, gouverner, et sanctifier au nom du Christ.
Soit ils sont en communion avec le Novus Ordo, soit ils aspirent à s'unir au Novus Ordo, ce qui est le cas de la Fraternité Saint Pie X. Ce qui les caractérise tous, c'est cette volonté d'accepter la légitimité de Vatican II, peu importe les erreurs qu'ils puissent y percevoir, la légitimité des « papes » qui l'ont promulguée, et les réformes désastreuses qui ont détruit l'Église Catholique.
Pour cette raison, la hiérarchie Novus Ordo ne vomit pas ses fulminations vitrioliques sur eux, puisqu'ils font, dans une plus ou moins grande mesure, « parti du club ». Le Novus Ordo sait que, tant qu'ils reconnaissent la légitimité de Vatican II et l'autorité de sa hiérarchie, la guerre est déjà gagnée sur le long terme. Ces groupes deviendront éventuellement la « High Church » du Novus Ordo, sous son contrôle le plus total.
Vatican II doit être condamné. Il ne peut pas survivre de quelques manières que ce soit en tant que concile Catholique. Il y a eu des exemples précédents dans le passé. Le Pape Saint Léon I (Saint Léon le Grand, 440-461), condamna le second Concile d'Ephèse comme un « concile de voleur » parce qu'il était infesté par l'hérésie Nestorienne. Ce fut un concile d'ecclésiastiques criminels, en d'autres termes. Une part du Concile de Constance fut rejetée pour ses attitudes et ses doctrines conciliaristes (anti-papales). Le Concile de Bâle fut aussi rejeté.
Toute l'autorité du concile vient de son approbation et de sa promulgation par le Pape. Tous les évêques du monde entier pourraient être réunis en concile, leurs enseignements et promulgations vaudraient zéro tant qu'elles ne seraient pas acceptées, approuvées, et promulguées par le Pontife Romain. Les conciles d'évêques (sans Papes) ne sont en aucune manière protégés par l'infaillibilité dans leurs doctrines. Les sédévacantistes tiennent pour vrai que les « papes » de Vatican II n'ont jamais reçu l'autorité pour régner sur l'Église dans le but d'accomplir le dessein qu'ils prévoyaient, c'est-à-dire, précisément, d'user de cette supposée autorité pour imposer le modernisme à toute l’Église. Par exemple, si le capitaine d'un bateau à l'intention de le faire couler, par ce simple fait, il n'a pas le droit de commander ce bateau. C'est du bon sens. Une fois son intention découverte, l'équipage l'enfermerait dans la cale.
Considérons ce cas d'il y a quelques années, quand le pilote d'un avion commercial allemand décida d’écraser son avion sur une montagne, tout ça parce qu'il s'était disputé avec sa petite amie. Si la compagnie aérienne avait eu connaissance de son intention, elle ne l'aurait pas laissé prendre les commandes. La raison sous-jacente de ce pourquoi une mauvaise intention est incompatible avec l'autorité, est que l'autorité, en sa véritable nature, trouve son but dans l'accomplissement du bien commun de la société à la tête de laquelle elle est placée. En conséquence, avoir une intention contraire au bien essentiel d'une société, c'est contrecarrer le vrai but de l'autorité, et la rendre donc non-existante.
Puisque le modernisme, selon saint Pie X, est le pire ennemi que l’Église n’ait jamais affronté, nous estimons que l’intention de promouvoir le modernisme dans L’Église est une trahison de la pire espèce, l’œuvre des ennemis de l’Église, et du diable lui-même. Il est donc impossible que Vatican II fasse autorité, et impossible que les « papes » de Vatican II aient autorité de gouverner l’Église. Car l’Église est à la fois infaillible et indéfectible. Si nous accordons une autorité quelconque à Vatican II et à sa hiérarchie, nous sommes tenus logiquement de dire que L’Église n’est ni infaillible ni indéfectible. Or, cela est une hérésie. Par conséquent, nous sommes obligés par la foi de conclure qu’il est impossible que Vatican II soit un vrai concile, ou que la hiérarchie de Vatican II ai le pouvoir du Christ pour gouverner l’Église.
Nous ne pouvons donc pas nous en tenir à « l’opinionisme », comme beaucoup le font, c’est-à-dire à affirmer que la question de savoir si les « papes » de Vatican II sont de vrais papes ou non est une simple question d’opinion. Parce que notre foi dans l’infaillibilité et l’indéfectibilité de l’Église exige la conclusion que ces hommes ne peuvent pas être vrais papes. Cela ne peut pas être une question d’opinion de savoir si l’Église a fait défection ou non. Même en appeler au doute quant à l’indéfectibilité de l’Église est, en soi, une hérésie.
La sodomie est maintenant approuvée. Les évêques allemands ont récemment dit que les actes sodomites n'étaient pas peccamineux. Un Brésilien élevé récemment au cardinalat a fait une déclaration plus modérée, à savoir que les actes sodomites sont immoraux seulement pour les chrétiens. Donc c'est sans problème pour les païens. La conclusion qui résulte de ces affirmations est que Dieu a eu tort de punir les sodomites pour leur sodomie, puisqu’ils étaient païens, et n’avaient pas eu la révélation divine. C'est réduire le péché à une simple offense contre la loi divine positive, c’est-à-dire contre quelque chose que Dieu commande ou interdit, non pas parce que cela fait partie de la loi naturelle, mais parce que Dieu le veut ainsi. Par exemple, le vol est contraire à la loi naturelle, à savoir contre la justice. Mais le fait que nous ne pouvons pas nous adonner au travail servile non-nécessaire le dimanche n’est pas basé sur la loi naturelle, mais purement sur la volonté de Dieu. Tous les péchés de la chair sont des péchés parce qu’ils sont contraires à la loi naturelle [et non seulement parce que Dieu a voulu interdire ces choses.] La loi naturelle dit que toute utilisation des facultés génératrices doit servir à la reproduction des êtres humains. Toute exclusion délibérée de cette fin est un péché contraire à la nature. Pour cette raison, la contraception, les péchés solitaires, la sodomie et la bestialité sont tous des péchés contre nature. C’est la doctrine Catholique.
Un article intéressant de 1983. Alors que je préparais notre déménagement à Reading, je suis tombé sur un article qui m’a été donné il y a des années. Il est apparu dans The Humanist, numéro de janvier/février 1983. Il est intitulé « Une religion pour un nouvel âge ». Il est écrit par un certain John J. Dunphy, alors âgé de vingt ans, qui semble être un catholique baptisé, à la fois de par son nom et de par ses remarques sarcastiques constantes au sujet de la Foi Catholique. Il ressort toutes les calomnies anticatholiques habituelles, Galilée, etc., accusations, qui ont depuis longtemps été répondues et réfutées.
Son thème est essentiellement que le christianisme, et particulièrement le catholicisme romain, doit être éliminé comme quelque chose de vétuste et nuisible aux droits des individus, surtout ceux des femmes, des sodomites, et les personnes pratiquant la contraception artificielle. Bien sûr, il rejette le créationnisme, l’idée que Dieu a créé l'univers à partir de rien, mais étrangement n’offre aucune alternative au problème évident de comment quelque chose puisse venir de rien, ce qui est l'épine dorsale ou principe sur lequel repose la mythologie évolutionniste démente et ridicule.
Il appelle à une nouvelle religion, une religion de l’humanité. « Si Dieu a échoué dans son rôle de policier cosmique, dit-il, et, si le christianisme n’a pas su protéger la dignité de l’humanité et les droits inaliénables de tous — et qui peut contester l’une ou l’autre hypothèse — alors une alternative viable aux deux doit être recherchée. Cette alternative est l’humanisme. »
Rien de nouveau sous le soleil. Ces idées sont vieilles comme le monde. Elles ont été rendues populaires au dix-neuvième siècle par Karl Marx et ses collègues communistes, Nietzsche et plusieurs autres. « L'humanité est Dieu » est un slogan qui n’est pas neuf. Woodrow Wilson a dit : « Le christianisme n’a pas réussi à unir les peuples. Nous réussirons, je l’espère, par la Société des Nations. » La Société des Nations a fait un excellent travail pour unifier les peuples, n’est-ce pas ? Presque aussi bien que les Nations Unies!
Cette idée que l’humanité peut se perfectionner, et faire de la terre un endroit parfait où vivre, implique la négation de la doctrine du péché originel et de ses effets dévastateurs, aussi bien que la négation du besoin d'un Sauveur pour l'humanité, un Rédempteur, et des dons subséquents, la grâce actuelle et la grâce sanctifiante. On en revient au paradis terrestre : « Vous serez comme des dieux. » En d’autres termes, l’homme, en se rendant un culte à lui-même, peut faire de la terre un paradis sans Dieu. Nous voyons cette idée dans les différentes déclarations de Bergoglio, qui, à mon avis, ne croit pas en Dieu, mais en l’humanité. Il ne dit presque rien qui ne prêche la déification de l’humanité et de la terre.
Ce qui fait froid dans le dos dans cet article, toutefois, est que l'auteur appelle à répandre sa nouvelle religion par le moyen des écoles publiques :
Je suis convaincu que la bataille pour le futur du genre humain doit être menée et gagnée dans les classes des écoles publiques par des enseignants qui perçoivent correctement leur rôle de prosélytes d’une nouvelle foi : une religion de l’humanité qui reconnaît et respecte l’étincelle de ce que les théologiens appellent la divinité, dans chaque être humain. Ces enseignants doivent incarner le même dévouement désintéressé des prédicateurs fondamentalistes les plus enragés, car ils seront ministres d’une autre sorte, en utilisant la salle de classe au lieu de la chaire pour transmettre des valeurs humanistes quelle que soit la matière qu’ils enseignent, peu importe le niveau d’éducation… La salle de classe doit être et sera une arène de conflit entre l’ancien et le nouveau — le cadavre en décomposition du Christianisme, avec tous ses maux adjacents et sa misère, et la nouvelle foi de l’humanisme, resplendissante dans sa promesse d’un monde dans lequel le jamais réalisé idéal chrétien d'« aime ton prochain » sera finalement atteint.
Ces mots ont été écrits il y a trente-neuf ans, et comme ils se sont réalisés à notre époque ! Les enseignants des écoles publiques se voient non seulement comme des transmetteurs de compétences académiques, mais comme des grands-prêtres d’une nouvelle religion de l’humanisme, auto-consacrée, qui conduit l’humanité vers le chemin prometteur de la paix et de la fraternité. La récente recrudescence du transactivisme, enseigné maintenant aux petits, en est un exemple parfait. Car il nie la nature, et en niant la nature, il nie l’auteur de la nature. En d’autres mots, vous pouvez être ce que vous voulez être, indépendamment de comment Dieu vous a fait. Vous serez comme des dieux, ayant la connaissance du bien et du mal. Autrement dit : vous déciderez de ce qui est bon et mauvais, pas Dieu.
Sincèrement vôtre dans le Christ,
Mgr. Donald Sanborn
Recteur
(1) Au moment où nous publions cette traduction le déménagement est terminé et les cours viennent de reprendre.